LE MONDE | 24.01.07 | Stéphane Lauer
La direction de Renault a signé, mardi 23 janvier, un accord avec quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO) visant à proposer à ses salariés de travailler à domicile. Sur la base du volontariat, sous condition de l'accord de la hiérarchie, les employés, techniciens, ingénieurs et cadres de Renault pourront travailler de chez eux entre deux et quatre jours par semaine d'organisation du travail renforçant la compétitivité de l'entreprise, et répondant aux aspirations de salariés souhaitant mieux concilier vie personnelle et vie professionnelle, affirme-t-on chez Renault.
La proposition avait été soumise par Carlos Ghosn à la réflexion des organisations syndicales en juillet 2005. Le PDG de Renault et de Nissan s'appuyait sur l'expérience menée chez le constructeur japonais aux Etats-Unis. "Quand on en a parlé aux salariés, l'idée a été plutôt bien accueillie, souligne Gérard Blondel, délégué central CFE-CGC. Pour ceux qui travaillent en Ile-de-France, éviter les embouteillages quotidiens, ce n'est pas négligeable La perspective d'appliquer une telle mesure en France ayant été accueillie favorablement, les syndicats ont dépendant lesquelles le salarié doit être joignable par l'entreprise ne correspondent pas strictement aux horaires de travail. Un avenant au contrat de travail précisera les modalités, mais, théoriquement, la hiérarchie ne pourra pas exiger de pouvoir joindre un salarié plus de deux ou trois heures par jour Sur le plan technique, l'entreprise dépêchera un technicien vers les domiciles concernés pour s'assurer que leur installation électrique et téléphonique est compatible avec celle d'un bureau.
Sur les 44 000 salariés de Renault SAS, seuls 28 000 sont concernés. Les employés travaillant en production ne font pas partie du périmètre de cet accord Par ailleurs, certains métiers dans l'ingénierie, le travail en équipe ou encore la validation de l'avancement des projets nécessitent une présence régulière dans l'entreprise. La population visée est donc prioritairement constituée par les métiers du secteur tertiaire (comptabilité, ressources humaines, marketing). L'instauration d'un management basé sur la fixation d'objectifs est de nature à renforcer l'autonomie des salariés dans leur travail et va dans le sens de cet accord insiste-t-on à la direction du constructeur, qui ne s'avance pas sur le nombre de volontaires Il y aura des freins, notamment du côté de la hiérarchie, sans doute inquiète de ne plus avoir ses équipes sous la main, note M. Blondel. Si, fin 2008, 700 à 800 salariés ont adopté le télétravail, ce sera déjà bien. cidé d'accepter de formaliser l'initiative sous la forme d'un texte, qui apporte toutefois quelques aménagements par rapport à l'accord interprofessionnel qui existait Nous ne voulions pas que les salariés soient totalement isolés par rapport à l'entreprise,indique M. Blondel, on sait bien que pour les augmentations individuelles c'est loin des yeux, loin du coeur. Nous avons donc demandé que le salarié passe au moins un jour par semaine dans l'entreprise Les syndicats ont aussi obtenu que les plages horaires
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